[1459] Campement du Val de Loire

Cette fois, ils y étaient. L'évènement qui clôturait la saison estivale des mondanités et autres festivités apanage de la noblesse en dehors de la guerre, bref les joies de l'été avant les neiges hivernales et les retraites forcées... Quoique, parait-il qu'il n'y avait plus de saisons, et à force de passer également l'hiver en campagne militaire, mais dans le sud, tout de même, il ne fallait pas exagérer, Line finissait par y croire.

Le contexte de cette année était fort épineux en plus, déjà, à devoir réparer une erreur, elle risquait de repartir en mauvais état du rassemblement. Et puis, il y avait aussi cette légère histoire de guerre, externe et interne en plus! De quoi se déclencher la migraine rien que pour le choix de l'emplacement des tentes du Val de Loire. C'était sans doute pour cela que Pierre lui avait laissé le soin de monter le campement pour partir s'entretenir avec le duc du Lavardin, également duc de Touraine sur des petites questions à propos de la régence berrichonne.

La paix du tournoi devait s'appliquer: il était interdit aux participants de s'étriper sur les terres du Lavardin de manière à ne pas heurter la bienséance. Un beau principe certes, mais encore fallait-il être en mesure de l'appliquer. Escorte renforcée déjà, hommes d'armes triés avec soin par le fidèle Eberhard parmi ceux susceptibles de renoncer au vidage de chopes. Rien de tel que quelques soudards trop avinés pour voir une rixe dégénérer.

L'emplacement ensuite, loin de tout ce qui était ponanteux, et surtout empêcher Ptimanard de sortir un quelconque étendard célébrant la régence au Berry pour ne pas mettre de l'huile sur le feu. Décidément, cette foutue guerre complexifiait tout. Sans elle, cela aurait été simple: monter les tentes à l'opposée de celle des Hasselt puisque désormais il ne restait à Rhiana du Val de Loire que la famille de son mari en raison de sa trahison. A l'opposée également de celle de Rigny-Ussé même si la naissance de l'héritier empêcherait peut-être la mère de s'afficher. Quoique cette dernière semblait s'être relevée fort rapidement de ses couches... De quoi faire courir la rumeur après cette grossesse si... si... magnifique?

Le campement de la Louveterie suffirait-il comme zone neutre? De quoi laisser échapper un long soupir...

Que faire? Line tourna la tête et aperçue alors sa demi-sœur, Cyrielle qui contemplait avec effroi tout ce monde. C'était vrai que la jeune fille n'avait guère l'habitude d'une telle foule. Et puis, ils avaient besoin de place, surtout si les Roches l'Évêque se joignaient à eux. Elle prit donc l'initiative de désigner à Eberhard un emplacement plus éloigné mais assez vaste et bientôt elle eu la satisfaction de voir peu à peu les tentes se dresser malgré les efforts contraires du pauvre Burchard.

Ne restait plus qu'à espérer voir un visage connu. Peut-être que sa marraine lui ferait la surprise d'une visite, après tout, Ligueil lui-aussi avait dû être appelé à jouter!

Joachim coincé à Bourges, lui même sur les routes en armée et à Châteauroux en mairie, il arriva assez tard au Lavardin, ayant momentanément laissé ses obligations à ses seconds et son conseil.
Le balafré installa la tente pendant que lui allais voir la liste des jouteurs... il la parcouru... et incrédule, ne vit pas son nom...
Pourtant il se souvenait avoir envoyé son pigeon le 10 septembre, au château....
Une rapide vérification auprès de l'organisation.... le pigeon n'étais jamais arrivé... bouffé en route par un oiseau plus gros...
Zebra essaya de faire réclamation... mais sans se faire des idées.

C'est donc un peu dépité qu'il rejoignit le campement.