La tente du Pavot

Tout est calme.

Le Pavot a appris le nom de son adversaire et cela ne semble pas l'effrayer. Pendant de longues heures il s'est abimé dans les prières, tant pour renouer avec sa foi profonde que quérir l'aide de Saint Michel pour l'aider dans la réussite de ces joutes guerrières, simulacres divertissants de la guerre.
Le camp s'anime peu à peu, les tentes se montent, chacun s'apprête pour l'évènement, mais le Pavot est d'une sérénité comme celle de ses yeux bleus, qui évoquent le calme et la paix à ceux qui plongent les yeux dedans.

Toujours agenouillé, dans la chainse qui l'aidera à ne pas sentir les éraflures du métal contre sa peau pâle, le Pavot prend conscience des voix du dehors. Certaines sont reconnaissables pour lui, d'autres inconnues, alors qu'il cherche à deviner les visages de leurs possesseurs. C'est une transe bienheureuse, un état de paix, un instant le sentiment que l'Unité est à portée du doigt, mais déjà, tout reflue.

Un soupir, la paix le quitte et il doit maintenant s'habiller, revêtir les plaques de métal. Cette fois-ci, il ne portera pas de couleur à sa lance, il n'a pas eu le temps de chercher qui pourrait convenir, et finalement celui lui importe peu.

Déambuler encore et encore entre les tentes pour laisser à Aimbaud le temps de se préparer. Leurs retrouvailles récentes lui ont fait comprendre certaines choses. Aimbaud est homme, plus un garçon. Alors, elle a quitté le campement Josselinière et elle erre. Le Lavardin, pas tout à fait inconnu, la basse cour, l’orangeraie, le chenil jusqu’où elle pousserait bien, Ankou sur les talons, mais Ankou bifurque qui la ramène au campement, à une tente dans laquelle il s’engouffre. A sa suite les voiles noires, ils sont la vie, ils sont la mort. Ils sont la Lune. Mais dans cette tente, elle n’est plus qu’enfant, guidée par Ankou.

L’Ankou et son Chariot..

-« Toi.. Ici ! »

D’une Etoile ou d’un Pavot qui aura l’apanage de la surprise ?

Ce fut un jappement qui fit revenir le Pavot à la réalité du campement. Le jouteur fronça les sourcils en voyant le fils de Brann débarouler dans sa tente et se mettre à lui faire la fête. Décidement les chiens du Lavardin s'obstinaient à vouloir dévoiler son identité. Le Pavot tenta de renvoyer Ankou à l'extérieur, avant que sa propriétaire ne débarque dans la tente sans crier gare.

-« Toi.. Ici ! »

Le Pavot soupira.

- Rentre, bon sang, on pourrait nous voir !

Le Pavot rabattit le pan de la tente derrière Yolanda-Isabel, vérifiant d'un rapide coup d'oeil que personne ne s'intéressait à la scène. Ankou continuait de sauter partout, et le Pavot le flatta d'une caresse, avant de toiser (autant que cela était possible) la Molière.

- Décidement, il faut toujours que tu me suives partout...

Sans nul doute le Pavot n'a pas fait attention aux noms des autres jouteurs, sinon il aurait noté le nom du fils Josselinière parmi eux. Mais la tendance du Bonbon à lui coller au train partout ou il allait en cet instant l'énervait.

- Tu dis rien hein... J'ai pas envie de me faire écorcher vif par tu-sais-qui si il apprend que je suis ici.

Oh oui, la fureur paternelle serait à la hauteur des exactions du Pavot concernant les usages sociaux en vigueur.

Joutes, était égale à pavot, du moins toutes les joutes ou Tit avait participé, le pavot n'était pas très loin, voir plutôt tout prêt. Alors une fois arrivée, la Vipère laissa les domestiques monter sa tente petite, mais confortable. Elle pour sa part décida de retrouver le Pavot à tout prix, elle avait faim et il saurait ou trouver la fameuse cervelle sans aucun doute !

Pour l'occasion, elle portait des braies rouge, pas que les braies était son vêtement préférée mais pour jouter et bavarder en compagnie d'amis c'était tout de même plus pratique. Braies donc et chemise légèrement ouverte, cape sur ses épaules et en route pour la recherche du pavot ! Nan pas cette tente là, rose ? Pas pour le Pavot ça, violet... Absolument pas, tiens celle-ci, mmmh oui !

Divine qui s'avance vers la tente et appel

Pavooooooooot ! Vous êtes là...

Sourires aux lèvres, espérant entendre un petit, tout petit...voui.

Passée la surprise, c’est un fou rire qui gagne l’Infante. Un fou rire qui ne la lâche pas malgré les menaces proférées par le coquelicot, renforcé par les jappements d’Ankou. Enfin, elle se calme avant de reprendre son souffle pour répondre.

-« Bien sur que je dirais rien ! J’ai que ça à faire, tiens ! »

Oui, elle n’a pas que ça à faire, et ils le savent bien tous les deux. Non, elle ne suit personne. Non, elle ne parlera pas, le doute pourrait être vexant, pourtant, elle ne se vexe pas. Pas que ça à faire, on l’a déjà dit. Pourtant, alors qu’elle voudrait s’enquérir de sa présence ici, voilà qu’une voix se fait entendre à l’entrée de la tente. Coup d’œil au Pavot, coup d’œil effaré, effrayé.

-« On fait quoi ? »

Mayday ! On a un problème ! Houston faites quelques chose, merde !

Pas le temps de réagir, que déjà une seconde voix se faisait entendre derrière le pan de la tente. Froncement de sourcil du Pavot. Il écarta un instant l'ouverture, avant de saisir vivement la Divine par l'épaule pour la faire rentrer dans la tente sans vraiment lui demander son avis.

Rentre là-d'dans toi !

Le pan de tissu fut rabattu sur le trio, et le Pavot malgré cela se sentit bien seul.

On va croire que j'ai un harem maintenant ! Ou qu'on vous a enlevé...

Un regard à la môme, puis à la Divine.

Pardon, j'oubliais... Typhanie, voici Yolanda-Isabel de Josselinière. Yolanda, Typhanie de Divonne, une amie de longue date.

Et se tournant vers Titca.

Mais qu'est-ce que tu fais là toi ?

Outch, aieuh ! Vlam ! Didou ! Divine qui regarde l'intérieur de la tente et les deux personnes avec elle. Bon une c'était Pavot et il eu droit à une léchouille sur la joue malgré sa colère, tant pis de toute façon elle l'aimait même en colère et toc ! L'autre était inconnue et Grimaca. De divonne ? Nan, plus maintenant ou alors veuve de Divonne au choix. Passons ! Elle sourit à la femme comment déjà ? Ah voui, Yolanda-Isabel... Y-I ! Parfait.

Typhanie Casavecchi-Nollier... Enchantée Yolanda-Isabel de la Josselinièrie ? Enfin enchantée.

Regarde au Pavot, et sourire timide telle une enfant prise en faute.

J'ai envie de cervelle de veau aux champignons et légumes frais... S'il te plait.

Une fois les présentations faites, Typhanie exposa alors sa demande. Le Pavot cligna alors des yeux plusieurs fois, se demandant si il avait bien entendu, avant de se pincer l'arête du nez entre deux doigts dans un geste familier.

Typhanie, je vais aller jouter là, je dois m'habiller, mettre mes bouts de ferraille et tout. J'ai pas le temps d'aller te cuisiner de la cervelle ! En plus Llyr risquerait de ne pas apprécier de me voir débouler dans ses cuisines pour chercher ce qu'il faut...

Ou alors...

Non l'idée était grotesque, ça n'allait jamais marcher...

Pendant les éliminatoires, tu te débrouilles pour trouver les ingrédients, et dès que je me serai fait b... que j'aurai victorieusement abattu mon adversaire, je te fais ça...
Parce que là c'pas possible, tu vas pouvoir attendre ?
Et puis pourquoi t'as envie de cervelle hein ? Franchement ya meilleur à manger dans les parages, tu veux pas d'oie au gingembre ?

» Un Dampierre plante sa tente
» Tente des trois roses de gueules