Les étendards flottaient au vent, étalant sur l'azur tourangeaux de cette fin de septembre les couleurs des seigneurs de Pibrac et de Lévignac. Longeant le Loir, l'équipage, chargé de tentes, de victuailles, d'armes et d'armures, avançait lentement vers les tours de la lourde forteresse de Lavardin.
La journée était paisible, ce qui contrastait avec les tourments du royaume de France.
Guy considéra un instant la campagne vendômoise. Il n'était pas fâché d'arriver, le voyage ayant été long. Lui, son épouse et leur suite n'étaient pas lespremiers arrivés et déjà, le calme laissait place à l'animation. Mais ce n'était encore rien face au futur vacarme de la foule, du fer, des chevaux hénissants et des lances qui se brisent...
Arrivés devant les portes du château, le jeune Dampierre arrêta sa troupe d'un geste de la main et envoya son valet se faire annoncer au garde. L'homme énonça distinctement, malgré son accent flamand, les sollicitation, recommandations et titres de son maître.
L'honorable Guy de Dampierre, Seigneur de Pibrac et de Lévignac, participant aux joutes de la Saint-Michel, adresse ses plus respectueuses salutations à Sa Grâce Llyr di Maggio d'Astralgan, Duc de Lavardin, et sollicite la permission de planter sa tente icelieux!