Le premier jour du tournoi avait donné lieu aux deux premiers tours, 64 jouteurs avaient pu se mesurer les uns aux autres et tous, qu'ils soient victorieux ou vaincus, étaient fourbus. Ce qui était un minimum, puisque certains étaient entre les mains d'un médicastre ou d'un barbier sous leur tente à souffrir le martyr ou à tout simplement ne pas avoir encore repris conscience.
Pour les autres, les valides, les étuves étaient un lieu incontournable après une journée forte en efforts et en émotions.
Ayant enfin pu se débarasser de sa carapace de métal, le jeune homme se sentit tout d'abord léger, mais ses muscles n'hésitaient pas à faire douloureusement savoir leur présence. Sans compter son épaule qui le lançait. Il avait d'ailleurs pu constater la grande trace rouge qu'avait laissé la lance de Boudicca en se brisant sur son écu incorporé.
Un simple morceau de lin autour de la taille, il rejoignit ses camarades de joute vers les grandes étuves (de 4 à 6 places) fumantes tendues d'un "molleton de bain" que réapprovisionnaient en eau chaude des valets de diverse maisons présentes.
Rien qu'en se plongeant dans le liquide à la chaleur reconfortante, le jouteur sentit déjà ses muscles s'apaiser et il en poussa un soupir de soulagement.
Il était pour le moment le premier, les jouteurs défaits au premier tour avaient probablement déjà terminé. Ou pansaient encore quelques blessures avant de venir. Il suffisait d'attendre. Parce qu'après tout, le but des étuves était aussi de socialiser, et c'était l'un des éléments les plus intéressant de la chose. Sinon, chacun aurait mis son petit baquet dans ou devant sa tente et basta.