Arrivée...enfin si elle trouve...d'une pestesse

Pestesse, divin mélange de princesse (malgré elle), comtesse, peste et même s'il faut bien chercher, de sainte. Il faut bien chercher j'ai dit ! Et le dire vite également.
Sur les chemins (comme c'est original), le cortège comtal progressait doucement. Au milieu des quelques gardes à cheval, un carrosse, qui devait comporter à l'intérieur une demoiselle blonde, visage d'ange, sourire mutin, et un million d'idées rocambolesque dans son esprit.
Allons voir...

Les couleurs de la famille flottaient paresseusement autour de toute cette joyeuse troupe, les sabots des montures toutes blanches, sans exception, soulevaient la poussière d'une partie de ce si convoité royaume de France, les roues du carrosses faisaient voleter quelques caillasses.
On lève le nez un peu. Dorures sur le bois de la voiture, une licorne dessinée par une main d'enfant sur la porte, puis la petite fenêtre, rideau de soie rose.
Et derrière ?

Une première banquette où l'on apercevait quelques restes de confiseries, macarons, bonbons au miel, un verre renversé, vin de champagne, parchemins multiples chiffonnés, morceaux de tissus colorés.
Sur le sol couvert d'un tapis moelleux, une sublime panthère ronronnait doucement, yeux mi clos.
Sur le sommet de sa tête, une main.
Enfin des doigts fins effleuraient paresseusement son pelage soyeux.
On remonte un peu, et on se rend compte qu'il s'agit pas d'une main sans bras, et d'un bras sans corps. Heum...
C'est une fille !

Allongée sur la banquette, la trop jeune comtesse rêvassait.
Une main sur le ventre, l'autre sur sa panthère.

"Tu dois venir me voir aux joutes !"

"Pour quoi faire ?"

"Bah pour m'encourager !"

"Et ça changera quoi ?"

"Ça changera... Que tu dois venir !"

"Et pourquoi ?"

"Catherine Elisabeth Jane Maria ange Typhanie Béatrice Parfaite de Castelléo Casaviecchi ! Tu viens et pas de discussion !"

"Oui ma marraine que j'aime ! Je viendrais !"

"Parfait !"

"Je peux emmener Luna ?"

"Non !!! Tu vas pas prendre une panthère !"

"Pourquoi ?"

"..."

Et ainsi fut fait...

Le seul souci, fut que comme d'habitude, la demoiselle avait prit du retard.
La plus belle vipère de Rome avait donc laissé quelques instructions aux gardes de la jeune fille, pour qu'ils l'emmènent dès qu'elle aurait daigné sortir le premier orteil de son lit douillé.
Oui mais l'avait pas que ça à faire, notre petite princesse nationale !
En retard... Elle était en retard... Et pas que pour ces joutes...

Mais sa marraine, c'était priorité sur tout ! Donc elle décida de passer une (trop) bonne nuit, et aux matines, après avoir tué le centième coq, fait un passage rapide (3H38) dans la salle d'eau, elle était partie pour les fameuses joutes.

Et la voilà donc, en train de rêvasser dans le carrosse.

Ladite voiture ralentit doucement, ce qui fit sortir la petite blonde de sa torpeur. Visage d'ange qui se penche à la fenêtre... Oh mon dieu c'est affreux !!!
Enfin... disons qu'Henri avait trouvé le même moment pour pointer son nez devant la fenêtre également.

"Henri ! On dirait que vous avez le Peuple des bas fonds de Limoges dans votre bouche ! Je vous en prie, allez donc vous baigner ! Vous puez c'est infecte !"

"Et vous vous êtes toujours aussi sublimissime Votre Grandeur... Je voulais juste vous prévenir qu'on arriverai d'ici une demi heure à peu près..."

"A très bien ! Arrêtez donc la voiture ! Je terminerai à pieds, Luna a envie de se dégourdir les pattes, et moi d'admirer le paysage sans vous avoir dans ma vision."

"Mais Mzelle Catherine, c'est trop dangereux ! Je viens avec vous !"

" Que nenni ! Je viens de vous supporter toute la route, vous attendrez une heure et vous me rejoindrez ensuite au campement ! En compagnie de Luna, il ne peut rien m'arriver ! Et pas de discussion !"

Et ainsi fut fait également...

En même temps, ils avaient pas le choix. Et ils ne savaient rien lui refuser.
Ils pouvaient déjà s'attendre à des hurlements de la marraine de la jeune fille, quand elle apprendrait qu'ils avaient cédé, encore une fois.

Mais sans sa présence, ou celle de Kartouche, papa de coeur de la pestouille, peu de gens arrivaient à raisonner cette tête de mule.

Elle partie donc en compagnie de sa magnifique panthère noire, tenue en laisse.
Chose peu commune, surtout ici. Mais que voulez vous...

Son esprit vagabondait ici et là, observant le paysage si parfait que le Très Haut avait bien voulu leur donner. Parfois elle s'imaginait, simple gueuse, à courir à travers champs, pour retrouver un amoureux choisi parmi ses voisins, puis comptant fleurettes en sa compagnie, avant d'échanger quelques caresses qui lui firent monter le rouge aux joues.
Une vie simple, sans fioriture. Non pas que la sienne lui déplaisait, mais l'inconnu attire.
Sa vie serait tracée autrement. On la marierait par intérêt, et elle devrait rester prudent sur ses actes, pensées, dires et autres, tout au long de sa vie.

Encore une demi heure à marcher...
Ne devrait elle pas être arrivée ?

La blonde s'arrête un instant.
Luna se couche à même le sol, pour profiter de cet instant de répit et commencer son activité préférée, la sieste.

Regard clair de la jeune fille qui balaye les environs...

Hum... Elle allait se faire disputer, c'était certain maintenant...

Pas un bruit anormal, pas un cri... Bruissement du vent sur les arbres environnants, quelques chants d'oiseaux...
Tentant naïvement

"Ya quelqu'un ?"

(rp ouvert si ça tente quelqu'un ^^)

Solitude quand tu nous tiens...Elle fut poussée par la jeune servante à faire un brin de toilette, ce qu' elle fit. Tresses refaites, hors de question de changer de robe, seule une chose reste immuable, son verre d' Anjou. Ce vin et cette blessure non-soignée qui sur le coup, lui font perdre en partie sa lucidité.

Et «Lui» est sa première victime sans s' en rendre compte, elle l' observe au loin prendre ses aises auprès de sa Mère. Parce que «Lui», possible beau-père, homme de savoir tant attendu, espoir d' un bonheur prochain pour la reine-mère Valten, devient l' ennemi de la jeune louve. Même de loin elle le voit dominant de toute sa hauteur sa mère, comment ose t-il ?! "Oh Lavardin, méfiez-vous de moi...Oh Lavardin, votre château, un jour, de carmin, recouvert il sera.."

Elle n' est pas une ivrogne, elle n' est pas ivre et ne sent même pas l' alcool. Elle ne peut arrêter ses poussées de fièvres, qui non seulement arrivent sans prévenir mais qui aussi lui amène des hallucinations par moment.

Deuxième victime, cette voix qu' elle entends non loin, elle bien "cachée" derrière un arbre. C' est si doux et apaisant de l' écouter qu' elle suit cet "appel", chose que la Blanche n' aurait dû faire.
Ses émeraudes se posent sur un drôle de tableau: une blonde dont la peau, blafarde, trahi sa naissance, un peu comme la Blanche mais la comparaison s' arrête là. La jeune fille, par sa vesture, représente l' opulence que la Valten ne supporte pas. Et cette bête qui ne doit pas passer
inaperçue.

C' est son double, voilà tout. Tout ce qu' elle ne veut pas être un jour.

«Bonjour...Ce n' est pas une voix cristaline qui répond mais la voix grave d' une Valten.