Les Vassaux de Dotch de Cassel

[Oriflammes et tentes, c'est reparti !]

Elle est toujours blonde, il est toujours ébouriffé et ils sont toujours les fiers et fidèles vassaux de leur Suzeraine aux yeux bleus.
Seule chose qui doit peut être changer pour chacun des deux, du moins en ce qui concerne Aimelin est la personne occupant leur couche, chose importante il est vrai, lorsque l'on vit dans un royaume agité où un petit coin de paradis et de tranquillité.. hahumm... permettant de mieux affronter la vie et les obstacles était loin d'être négligeable. Et les obstacles, il allait y en avoir sans doute quelques flopées dans les jours à venir.

Altaïr, car il faut toujours un responsable, l'avait supplié de l'emmener galoper sur ce drôle de chemin poussiéreux qui finissait brutalement et dont le calme n'avait pour apparence que le bref instant avant qu'il ne s'élance. Mais son cavalier semblait se délecter de leurs courses rapides malgré cet étrange costume qu'il revêtait, et pour rien au monde, l'étalon n'aurait voulu le priver de ce plaisir. Il avait donc insisté à coups de sabots sur le sol, de renaclements et de petits coups de têtes dans le dos du jeune seigneur lors d'une discussion qu'il avait avec la jeune Aliénor, pour le convaincre qu'un petit tour au Lavardin ne pourrait que leur faire du bien.

Et puis le Lavardin était un symbole pour le jeune jouteur qu'il était. Ses premières joutes en tant qu'écuyer préféré de son Infâme Grandeur Agnès de Saint Just avec quelques séances d'encastrage et désencastrage de harnois, dont il gardait en mémoire de savoureux moments. L'année suivante avait vu de savoureux moments également mais quelque peu différents, mais qui côté lice ne l'avaient pas vu hélas briller de mille feux. Mais que sont les feux à côté du plaisir qu'il prenait à galoper sous les couleurs de sa suzeraine.

Un regard autour de lui, un sourire en voyant oriflammes de toutes sortes, certains comme ceux d'une Duchesse bourguignone sans doute plus remarqués, et toujours point de béarnais et champenois. Le trophée Minerve s'avançait et il lui fallait s'entrainer afin de faire honneur à la Champagne, tout du moins d'essayer, l'important étant que l'intention soit là, et elle y était.

- Ernesssssssssst ! Eusèèèèèbes !! vous m'les portez ces piquets
- ou..ou…oui… lieu..li..
- laiss' tomber le lieut'nant et bougez vous les fesses j'vais pas dormir la d'ssous !

Quand nous vous parlions du calme environnant c'était juste pour faire joli. Mais que diable allait-il faire dans cette chébèque ?* Sourcils qui se relèvent avant de se froncer.

- hola la piétaille on se calme et on monte les tentes avant que le grand croc vous crique ! ... ou peut être était ce le contraire…que le grand cric vous croque !!... regard vers Raduss qui émerge de la toile qui lui sert de toit ... Hep hep hep !... Toi, tu me déclenches encore une panique, et je t'ampute du crâne !**

Et puis que nous importe le croc et le cric tant que les tentes sont montées et que les oriflammes, volètent doucement mais non moins fièrement, sous la légère brise qui les anime afin de leur donner vie pour que scintillent sous l'astre solaire qui nous réchauffe, les couleurs de Lasson et d'Etampes… un peu de poésie dans ce monde de brute.

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* tiré de la BD "De Cape et de Crocs - Le Secret du Janissaire"
** "De Cape et de Crocs - L'Archipel du Danger"

Elle n'est pas vassale de la Duchesse de Saint-Florentin, et elle ne joute pas. En revanche, elle est blonde elle aussi. Très blonde même parfois.
Alors quoi, pourquoi est-elle ici, dans ce trou de verdure où chante une rivière, accrochant follement aux herbes des haillons d'argent, où le soleil, de la montagne fière, luit ; dans ce petit val qui mousse de rayons. * ?

Une parenthèse, un répit, une envie de changer d'air peut-être, de sortir du quotidien surement. Quoique... un campement, des tentes, ça ressemble quand même bigrement à leur quotidien depuis quelques semaines. La différence étant que les oriflammes ici sont plus nombreux et diversifiés, que c'est plus coloré et donc nettement plus joli, non ? En tout cas, c'est ce qu'elle pense, la blondinette, en même temps il lui en faut peu pour s'enthousiasmer dès lors qu'il s'agit de joutes. Même si elle ne fait qu'accompagner.

Sans compter que le Lavardin résonne curieusement chez elle. Si pour ce qui la concerne c'est la première fois qu'elle y vient, sa génitrice l'y a précédée il y a quelques années, accompagnant alors ses soeurs Dames Blanches. Alors curiosité en éveil, découvrir d'elle-même ce que la jeune femme avait ensuite raconté à une fillette aux yeux brillants. Et même si la fillette est devenue une adolescente, les yeux brillent toujours.

Juchée sur sa frisone, parce que quand, comme elle, on est pas bien grande c'est quand même fichtrement agréable d'avoir un perchoir histoire de dominer de temps en temps la situation, juchée sur sa frisone donc, l'adolescente regarde, observe, scrute, contemple les campements qui s'installent, les tentes qui se dressent, les oriflammes qui flottent et se découpent sur la voûte azurée tels des bateaux aux multiples couleurs doucement bercés par l'océan.
Fourmilière qui s'active, ballet harmonieux et affairé, dans la sérénité et le calm... Ah ben non, pour le calme on repassera.
Soupir.

- Tu crois qu'ils vont y arriver ?
- .....

L'avantage de parler à son cheval, c'est qu'il ne pouvait pas lui répondre ou alors ça aurait été sacrément étonnant. Et s'il ne pouvait lui répondre, il ne pouvait par conséquent pas la contredire. Et s'il y avait bien une chose qu'elle détestait, c'était être contredite -enfin non, soyons honnête, il y avait des tas de choses qu'elle détestait, mais être contredite faisait indubitablement partie de la longue liste.
Bref, revenons à cette petite conversation passionnante version monologue.

- Nan, parce qu'à Chaumont, ça n'avait pas été un succès immédiat, si tu te souviens bien
- .....

Petit sourire rêveur en repensant à Chaumont, il n'y a pas que de ça dont elle se souvient d'ailleurs. Léger toussotement avant de réaliser que d'une, elle parle seule, et que de deux, elle est toujours juchée sur son perchoir.
Et blondinette qui se décide quand même à mettre un pied à terre, et le second aussi tant qu'à faire. Regard interrogatif et chargé d'intense réflexion croisant celui, nettement moins démonstratif pour le coup, de sa frisone.

- J'pourrai pt'être aller aider, c'est des choses qui s'font ?
- .....
- Oui mais en fait non, j'risquerai de m'casser un ongle.

Quand on vous dit qu'elle est blonde.

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* Merci à Rimbaud et son "Dormeur du Val"

Un campement? encore? Mais quelle idée d'en quitter un pour en refaire un autre? Enfin celui là devrait être plus calme.. enfin disons moins..enflammé.
Elle avait laissé Aime s'occuper de faire monter les tentes et elle était partie se promener avec sa louve tant qu'il n'y avait pas encore trop d'animation dans le coin. Ensuite Néa resterait sous sa tente un maximum, les bruits de la lice pouvant être déstabilisant pour de tels animaux.
Passage à la lice OK, nom de l'adversaire repéré, sauf qu'elle ne le connait en rien, tour des campements pour voir les étendards se lever fini, elle pris le chemin de l'endroit qu'avait choisi Aime pour faire monter leur camp.
Elle s'amusa de voir Alienor contemplant le campement sortant de terre du haut de sa fidèle étoile. Elle fit signe à sa louve de filer vers la foret afin de ne pas effrayer la jument et s'approcha doucement.

Mes hommages belle damisella.
Ravie de vous voir ici. Votre vue vous convient-elle?
Je peux vous faire porter boisson et petit four si vous le souhaitez pour jouir plus amplement de ce spectacle.

Serait-ce un air de malice qui brillait dans ses yeux? Ou bien de taquinerie peut être... A moins que ce ne soit un mélange des deux. L'azur souriait en croisant les pervenches..

Le sourcil levé et l'expression perplexe le jeune Seigneur, à quelques pas d'Aliénor, regardait les hommes de camps s'affairer, un œil toutefois plus vigilant sur Ernest, Eusèbe et Radussol, membres de sa garde. Son expression sérieuse n'était altérée à certains moments que lorsqu'il levait les yeux au ciel en signe d'impuissance.
Si sa garde était efficace en tant que garde, et heureusement pour lui, ces trois énergumènes là faisaient preuve parfois de maladresses qui conjuguées entre elles pouvait rapidement amener à quelque catastrophe, et ça n'était pas le lieu pour se faire remarquer, du moins dans le campement.

Tu crois qu'ils vont y arriver ?

Petit regard vers sa blondinette, et haussement de sourcils si caractéristique en l'entendant parler à son cheval. Petit sourire en repensant à sa mère, Magdeleine, qui le voyait souvent parler à Altaïr qu'il surnommait d'ailleurs à cette époque Radussol… parce que où qu'il soit, l'étalon trouvait toujours une petite touffe d'herbe à taquiner avant d'en faire son petit quatre heures, et le jeune gars de 17 ans qu'il était à l'époque passait la majeure partie de son temps à rouméguer *…lui reprochant de galoper moins vite le ventre trop plein.
Depuis, cavalier et monture s'était assagis… un petit peu. Et puis son lieutenant de la Garde se nommant Radussol comme étrangement, le jeune ébouriffé avait abandonné ce surnom pour son ami quadrupède.

Le nom de Chaumont le tira de ses pensées et il afficha un petit sourire rêveur, et si quelqu'un observait les deux jeunes gens, il devait se demander à quoi pouvaient bien penser ces deux là avec leurs mines de ravi de la crèche.

- m.. m… seigneur.. je .. m'…m'… oc..c… c.
- oui Ernest

Ce que c'était agaçant ces bégaiements !

- m…m'oc..cupe d'A.. d'Altaïr
- oui occupes toi s'en, il doit être prêt pour mon passage même si j'ai un peu de temps

L'arrivée d'une autre blonde le tira de sa surveillance et un sourire s'afficha en la voyant s'adresser à Aliénor. Un regard vers elles et un geste de la main désignant les deux oriflammes.

vous avez vu comme ils sont beaux ces oriflammes qui volent au vent ? notre Suzeraine peut être fière de nous.
Nous avons réussi à les lever en un temps record cette fois.

* marmoner

Et les pervenches de croiser l'azur, légèrement perplexes. La blonde serait-elle en train de se moquer gentiment d'elle ?
Un regard alentour en même temps que la blondinette resserrait sa prise sur les rênes d'Etoile. Si Aliénor avait fini par s'habituer à la présence de la louve avec Célénya, elle préférait néanmoins prévenir tout comportement capricieux de sa frisone si d'aventure l'animal se trouvait à proximité. Mais Néa n'était pas visible, et la jument restait d'un calme olympien.

Et c'est donc rassurée de ne pas se retrouver par terre plus rapidement que prévu ce qui, elle devait bien le reconnaître, ménageait à la fois son amour-propre et son séant, que l'adolescente put mettre à exécution son programme initial, à savoir descendre de son perchoir, élégamment si possible, du moins efficacement.
Sol retrouvé souplement en même temps qu'un franc sourire à destination de la jeune femme venait orner ses lèvres .

Le bonjour à vous, Dame de Lasson, je suis heureuse de vous voir également..
La vue était parfaite, avec tout ce qu'il faut de perspective et un peu de recul pour en profiter au mieux, même si je dois bien me résoudre à quitter mon point de vue pour rejoindre le plancher des vaches.

Petit instant de silence, le temps de se demander pourquoi on parlait de vaches, d'ailleurs, et non de moutons ou de tout autre animal, qu'il soit de la ferme ou non au demeurant, avant de reprendre sans avoir trouvé la réponse à sa question pour le moins existentielle Et pour ce qui est de boisson et de petits fours... petite moue amusée... votre proposition est fort intéressante et ce serait avec plaisir, pour autant que nous les partagions, cela va de soi. Quoi qu'il semblerait que le spectacle touche à sa fin.

Ce que confirmèrent les paroles d'Aimelin. Regard de la blondinette dirigé un instant vers le ciel, ah ces hommes ! Ne pas lui dire que le "nous" était un peu présomptueux, puisque l'opération était surtout du fait de ses gens, lui n'ayant finalement que supervisé l'exécution.

Oui, enfin "nous" c'est un peu exagéré, après tout ce sont tes gens qui l'ont fait, tu n'as finalement que supervisé.

Trop tard... Blonde et spontanée, parfois trop. Cerveau qui travaille à toute vitesse, changer de sujet rapidement. Trouvé !

Ahem... Savez-vous déjà qui seront vos adversaires ?

Oui, c'était pas mal, ça. Et le regard qui suit nonchalamment l'installation des tentes. Où est le baquet ?

[Des tentes sans tante ça vous tente ? ]

Ces femmes et leurs chichis ! Dame de Lasson… belle damisella ! mais je vous en prie vous prendrez bien un nuage de lait dans votre petite tisane .. et combien de sucres ? Sourcils relevés et air amusé, il avait observé les deux "damisella", s'imaginant dans une de ces soirées chichi pompom où les courbettes et révérences fleurissaient à qui mieux mieux dans chaque coin de discussions.

Le spectacle ? ha ben oui le spectacle c'était le montage des tentes et levage des oriflammes, chose effectuée avec brio, enfin surtout Eusèbe, Ernest et Raduss, parce que brio se faisait souvent porter pale.

Oui, enfin "nous" c'est un peu exagéré, après tout ce sont tes gens qui l'ont fait, tu n'as finalement que supervisé.

Pourquoi levait il les yeux au ciel soudainement, avant de sortir sa grande réplique

moui

Pourquoi contredire les femmes puisqu'il est bien connu qu'elles ont toujours raison.. enfin ce sont elles qui le disent. Alors lorsque l'on est un gentilhomme, ce qu'il était le cas pour le jeune Aimelin, c'est-à-dire homme et gentil, il fallait leur faire plaisir, et pour enrober le tout il se dû d'ajouter avec son petit sourire charmeur… supervisé. Dans le supervisé il y avait quand même le mot "super".

Comment résister à telle réplique !

Regard interrogatif à Aliénor qui semblait sur le point de poser une question.

Ahem... Savez-vous déjà qui seront vos adversaires ?

Quelle chance il connaissait la réponse.

moui

Mirettes grises qui se portèrent vers quelques oriflammes bourguignons qui eux aussi volaient au vent… ce qui étant le sort des oriflammes n'était donc pas étonnant.

je joute contre mon amie Angélyque de la Mirandole, Duchesse elle aussi à la latte légendaire… pourquoi devait il toujours avoir affaire à des femmes latteuses… et la connaissant relativement bien, je pense qu'elle va essayer quelques petits coups de sa composition pour tenter de me distraire.

Pour avoir pas mal discuté avec elle et avoir passé quelques moments en taverne, il savait qu'elle n'était pas femme à se laisser faire, facilement ou pas. Peut être aurait il dû demander quelques tuyaux à son filleul.

[Des tentes, des blondes, un ébouriffé ...et surtout pas de tante.. parce que les tantes ça a tendance à se prendre pour nos mères... enfin Bref...]

D'humeur taquine la blondine? Vivi.. Il faut bien dans ces moments où la seule chose qu'ils doivent avoir dans la tête c'est la personne qui va se retrouver en face d'eux sur le champs de bataille.
Quoiqu'à y regarder de plus près les joutes ne changeaient guère la donne puisque dans la lice leur attention se porte sur l'adversaire, ses gestes, son regard, tout ce qui peut les renseigner sur la tactique à utiliser... Seul l'enjeu change..
Elle regarde les Oriflammes flotter au vent, l'air légèrement absent. Elle ne se rend même pas compte que ses pensées se font paroles.

Quoique l'on puisse faire Notre Suzeraine est fière de nous...

L'échange entre l’ébouriffé et Alienor lui parvenait comme éloigné mais amena un sourire amusé sur ses lèvres. Elle aimait voir Aime ainsi.

Ahem... Savez-vous déjà qui seront vos adversaires ?

Retour à la réalité. Aime répondit en premier. Il avait la chance de connaitre son adversaire ce qui n'était pas son cas. Petit soupir...

Pour ma part, j'affronterai un certain Anthoyne, inconnu pour moi... mais alors totalement inconnu!