[RP] Diplomatie à la St Michel, Traité à la Poubelle

Et cet adage, si Eugène Poubelle avait été un homme du XVème siècle, aurait été récité par Keridil d'Amahir-Euphor, qui justement, arrivait étendards flottants aux festivités de la St Michel.
Pour une fois, le Baron de Montpipeau n'avait pas pris le chemin avec son Pôpa, mais était parti de sa forteresse avec une suite plutôt large. Le Grand Ambassadeur de France ne voyagerait pas léger, et la chose était un euphémisme.
Une épouse enceinte, un rejeton royal - entendez, Son Altesse Royale le fils de feue Béatrice de France, ce qui est quand même classe dans un carrosse -, une écuyère vassale en devenir, un page, compagnon de tous les voyages, en bref, une armada qui comprenait un coche pour la Baronne et le Prince, deux charrettes pour les lances, les écus et armures, la tente et tout ce qui allait avec cela, et deux chevaux, sur lesquels étaient montés le Baron et la Chambellan d'Orléans qui serait initiée à l'art des joutes en ce jour de St Michel.

L'arrivée au Lavardin fut synonyme d'embouteillages nobles au possible. Les convois de la sorte se pressaient tous jusques aux terres de celui qui fut naguère Montjoie, et dont les festivités annuelles étaient l'évènement mondain et martial de l'an.
Et du coup, puisque ça n'avançait plus guère, chacun tentant de trouver un lieu où se camper, Keridil mit pied à terre, prenant bride en main et s'en fut à la fenêtre du coche.

Ma mie, vous portez-vous bien ? Avez-vous pensé à vos couleurs, que je dois porter ?

Et d'aviser le jeune Prince.

Votre Altesse est-elle à son aise ? Il vous sera montré l'art de la joute, noble s'il en est, aujourd'hui.

Colporteur Nombre de messages : 7 Date d'inscription : 29/09/2009

Charlemagne avait boudé un bon moment lorsque la caravane Amahir avait prit la route.
Il avait boudé à sa façon, royalement, mais sûrement.

Pas un mot n'avait été échangé depuis des heures, encore.
Lorsque le convoi faisait halte, souvent à la demande de Della, celle-ci s'éclipsait quelques instants, dans un fourré non loin puis revenait s'installer dans le carrosse, et le Prince ne pipait mot, ne semblait même pas voir la Baronne passer devant lui.

Della gardait espoir cependant. Car, pour un enfant, qu'il soit Prince ou manant, un tournoi était quelque chose d'absolument merveilleux !
Elle-même aimait jouter. Mais dans son état, cela n'était pas de mise. Même la chasse lui serait interdite. Seuls, les gradins lui seraient ouverts.

Et l'on arrivait.

Bien sûr, cher ange, j'y ai pensé.
Mais je vous donnerai cela lorsque nous serons installés.
Avouer que les dites couleurs se trouvaient quelque part dans une des nombreuses malles que transportaient les charrettes n'était pas utile.
Elle les retrouverait bien, ces fichues couleurs !

Elle porta alors un regard tendre sur l'Enfant.
Nous pourrons bientôt défaire nos bagages. Je suis certaine que vous allez aimer les joutes.

Keridil d'Amahir-Euphor : Petite chose insignifiante qui bouge et qui essaye en vain de nouer de Royales amitiés.
Et le Prince déteste ce qui bouge, ce qui lui parle, ce qui croit qu'il va aimer quoi que ce soit. Nous plaçons Della de Volvent dans la dernière catégorie.
Della de Volvent : Petite chose un peu plus signifiante en ce qu'elle fut vassale Royale, mais tout aussi détestable dans la mesure où elle ne sait pas faire plus que s'attendrir du sort du Prince qui trouve sa situation pas si mauvaise que ça.

Charlemagne Henri Lévan Von Frayner-Castelmaure est, en définitive, plutôt bien entouré. D'un côté, celui qui crie "Keri Keri Keriii", de l'autre, la cuisinière. Enfer et damnation, déchéance du rang.
Jadis, c'était entre un Roi et une Reine que voyageait le Fils de France, jusques en Castille. Des carrosses, il y en avait douze, des garde royaux un peu plus, des tentes, une vingtaine, et tout ce qui fait une suite royale, et qui n'est pas baronniale.
Il faut pourtant se faire à l'humilité, à la simplicité des petites gens, qui ma foi vous nourrissent tant bien que mal, et avouons qu'être servi par le Premier Maître d'Hôtel, c'est pas dégueulasse, et puisqu'il y a été habitué, le Prince croit que c'est là un privilège plus qu'une chance et un caprice de la fortune, qui aura voulu qu'il ne perde pas sitôt son embonpoint.

Sur les routes, Il a dormi, il a pensé, il a peut-être aussi chantonné, mais jamais Il n'a parlé, et à nul moment il ne fut forcé de le faire.
Les paysages ne l'intéressaient pas, les chevaux non plus, le soleil non plus, et la Baronne de Seignelay moins encore.

Pourtant.

Il fallut qu'on lui fasse croire que la chose serait un plaisir, et un fin sourire se dessina sur les lèvres de l'Altesse Royale.

Excellez-vous en joutes, Monsieur de Montpipeau ? Et vous Madame, si je n'aimais pas, regretteriez-vous d'être certaine que je vais aimer ?

Parce qu'évidemment, il n'aimerait pas, ou se ferait un plaisir de paraître dégoûté plutôt qu'émerveillé.
Parce qu'aussi pour lui montrer "l'art de la joute", encore fallait-il le maîtriser. Et si Montpipeau voulait un soupçon d'estime, il valait mieux pour lui qu'il gagne sa première lance, et la dernière du tournoi.

Une écuyère sur un cheval… Jusque là ça va encore… Mais une chambellan au nez un brin trop fin sur un beau destrier, là c’était déjà un peu moins banal… Et oui, la brune détestait ces bestioles, pas toujours contrôlable… Des efforts elle en avait fait un paquet… Des heures durant près son travail, passées enfermé dans les écuries, pour dompter… Sa peur… Euh… Les chevaux…

Enfin en ce jour, elle était fière comme pas deux… Non seulement la bestiole était calme, mais surtout, elle marchait au coté de son estimé ami et de sa caravane… Vers l’événement mondain de l’année à ne surtout pas louper… Les festivités de la Saint Michel!Quoique pour la jeune femme, le simple fait d’évoquer Saint Michel lui laissait un arrière goût amer cette année… Histoire diplomatique sans doute…

Quoiqu’il en soit, elle était perchée sur l’étalon… Impressionnée…
Impressionnée par le nombre d’arrêt que la Baronne avait demandé lors du voyage…
Impressionnée par l’invité de marque du couple baronniale…
Impressionnée par le nombre d’étendards flottant dans les airs… Et par le nombre de personnes cheminant au Lavardin…

Quand son ami mis pied à terre, Liloute, peu certaine d’être capable de remonter sur la bête, préféra rester juché… Faisant de petits allers retours entre le coche et la fin du convoie, histoire de s’assurer que tout allait bien…. Subrepticement, elle entendit les mots de Son Altesse Royale, et machinalement elle sourit… Si son royal comportement l’avait émue lors de l‘enterrement de feue la Reyne Béatrice sa mère… Son Royal caractère venait de l’amuser… Mais elle fit en sorte que personne ne la voit sourire… Oui le pilori si royal ou baronnial soit-il elle s’en passerait hein!

Enfin, elle regarda autour d’elle histoire de respirer à pleins poumons… Oh qu’elle avait hâte de découvrir les joutes…

» [A Valider] Saint-Michel-sur-Loire
» Activation de la chapelle Saint Michel du Lavardin
» Illustration de la chapelle St Michel - St Genest du Lavardin