Castel Lavardin
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.


Le domaine du Lavardin en Vendomois, Uchronie des Royaumes Renaissants (1451 - ?)
 
AccueilDernières imagesS'enregistrerConnexion
-21%
Le deal à ne pas rater :
LEGO® Icons 10329 Les Plantes Miniatures, Collection Botanique
39.59 € 49.99 €
Voir le deal

 

 Aubemare, terre d'espoir

Aller en bas 
AuteurMessage
Actarius d'Euphor
Scribe
Actarius d'Euphor


Nombre de messages : 61
Localisation : Mende
Titre nobiliaire : Vicomte du Tournel, Baron de Florac, Seigneur de Saint-Dionisy et d'Aubemare
Date d'inscription : 29/09/2008

Aubemare, terre d'espoir Empty
MessageSujet: Aubemare, terre d'espoir   Aubemare, terre d'espoir Icon_minitimeDim 2 Oct - 5:24

« L'amour est masochiste. »
    Blaise Cendrars, Moravagine



La porte claqua. Un dernier regard porté dans l'horizon ténébreux d'un soir naissant et la silhouette avait disparu dans la modeste masure. Bientôt s'estompa définitivement la lueur de la chandelle et avec elle la dernière flamme de vie dans le hameau endormi de Couture. Comme un voile, le silence se déchira sous le puissant écho d'une chevauchée. Les cavaliers avaient littéralement avalé la plaine qui séparait l'Etournerie du centre névralgique du fief d'Aubemare, là où le Seigneur avait fait bâtir une maison forte. Le feudataire en question emmené ce petit détachement. Son port altier et sa condition transperçaient littéralement les ombres. Les quelques villageois, réveillés par cette nocturne arrivée, ne s'y trompèrent pas en jetant des regards curieux sur la troupe éclairée par quelques torches. Le Phénix était de retour. Ce qu'ils ignoraient était que ce retour relevait de la plus profonde folie. Faisant fi du danger, le Pair avait tracé en droite ligne de La Trémouille, par delà les lignes ennemies. Il avait abandonné le front, la guerre pour un combat autrement plus douloureux que les morsures des lames félonnes les plus acérées. La peur de la mort l'avait quitté et comment en aurait-il pu être autrement dans un Royaume où les morts se comptaient chaque jour par centaines que ce fut sur les champs de bataille, sur les chemins ou encore dans les paisibles chaumières ou luxueux palais ? Partout, la mort, la souffrance. Telle était la réalité. Hormis quelques morts en plus, la guerre n'y changeait rien. Seuls les imbéciles, pacifistes de pacotille accrochés au verbiage diplomatique comme une mère maquerelle à ses putains ou clercs ignorants des nécessités, prétendaient l'inverse. Mais les fantaisies de ces chantres de la défaite n'effleuraient même plus un Coeur d'Oc trop avide de sang, trop convaincu de la justesse du combat entrepris. Semblable à un vestige antique, celui-ci ne battait plus qu'au courage, à l'héroïsme fantasmé.

Porté par ces intrépides palpitations, l'esprit lui n'aspirait pas même à la survie tant le concept même de fin lui était étranger. La source de cette inébranlable assurance prenait sa source d'une obligation. Celle de La retrouver. Pas plus que la triste réalité, la guerre n'avait altéré cet attachement. L'éloignement l'avait au contraire renforcé, avait accouché d'un amour aussi sincère que désespéré. Car loin d'une douce compagne aimante attendant joliment le retour de son guerrier adoré, la ténébreuse bourguignonne incarnait l'incertitude. Sa pureté interdisait tout espoir au point que chacune de ses rares faiblesses devenait torture avec le temps. Ce regard, ces mains abandonnés étaient autant de blessures pour le Languedocien. Paradoxalement, l'euphorique Vicomte puisait dans cette souffrance latente, insidieuse et indolente son eau de vie. Il y puisait sa force, son courage et sa volonté d'acier. Il s'y abreuvait de rêves éphémères, d'espoirs déraisonnés, de promesses d'avenir dont la culpabilité, pourtant encore profondément ancrée, n'avait plus cours. En quelques mots, comme en mille, il aimait, souffrait et jouissait de ce sentiment. Fou ! Masochiste ! Sa foi en ces chimères l'amenait à abandonner toute raison. N'avait-il pas quitté la guerre dans l'espérance de croiser un seul regard d'elle ? Oui, et il se serait même contenté de simplement l'admirer sans être vu. Ah ! Les sujets tourangeaux du Phénix étaient à des lieues d'imaginer pareil tourment à la vue de cette imposante silhouette. Même ses gardes n'auraient pu concevoir l'existence d'une telle folie sous ce visage rude, dont le regard profond, fier et la taille "diabolique" de la barbe exacerbaient la sévérité.

Quelques mots d'Oc raisonnèrent. Les cavaliers mirent pied à terre, à l'exception d'un seul, qui reprit sa cavalcade en direction de la forteresse du Lavardin avec mission d'annoncer à Monde l'arrivée de Force. Les autres, emmenés par le Pair, gagnèrent la maison forte. Le silence revint, les ténèbres recouvrirent à nouveau de leur quiétude le hameau, à l'exception d'une chambre où vacilla jusqu'à l'aube une chandelle.


Revenir en haut Aller en bas
 
Aubemare, terre d'espoir
Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» [Seigneurie] Terre d'Enfer (ou Salle-Saint-Georges ou Saint-Georges-sur-Loire)

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Castel Lavardin :: La Forteresse du Lavardin :: Les Festivités de la Saint Michel :: Saint Michel 1459-
Sauter vers:  
Ne ratez plus aucun deal !
Abonnez-vous pour recevoir par notification une sélection des meilleurs deals chaque jour.
IgnorerAutoriser